Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
" Voir est une arme de pouvoir "
17 mars 2011

Je n'ai rien à dire, et je le dis !

Je suis convaincue que l’avenir n’a besoin ni d’idéologie, ni de vérité ni de liberté, puisque la question du sens de la vie est dérisoire et que produire du sens est inhumain. Formidable absurdité ; la matérialité insistante de la motricité aveugle et rageuse d’une pulsion.  JE N’AI RIEN A DIRE ET JE LE DIS. C’est ainsi qu’ils masquent  et dissimulent leur incapacité, leur impuissance et leur bêtise derrière un décorum de détritus à la mode, une nostalgie des poubelles de l’histoire.

 

Formidable absurdité dans le flot quotidien, le va et viens incessant, la valse nerveuse et agitée des artistes dans notre école. Il y a tellement de nouveauté, qu’on se perd de plus en plus facilement, dans un espace aussi restreint et confiné. Il n’est plus aussi douillet qu’auparavant. C’est un réveil un peu difficile et brutal que sonne l’alarme dernièrement. Plus question de trainer les pieds, assis en rêvassant une clope à la main devant un café fumant. Plus question. Il faut foncer, tenter d’aller plus vite que le temps, non pas le mettre sur pause, mais de nous-mêmes, activer le mode « avance rapide ». Etre plus productif, s’occuper d’expérimenter, s’organiser entre tous les rendu et tous les bouquins, faire des papiers, se dépasser. Les barmans vont bien vite m’oublier, hélas!

 

 all_over_1


J’ai cette phobie répétitive et presqu’inlassable de faire ces traits, rayer, zébrer, remplir des zones. Le fait de prendre du recul et de la distance dans ce lieu où stress et frustration régnait en maitres silencieux me procure une sensation déroutante, comme un vertige. Je devrais me sentir « libre », mais il me semble que ces quelques mois où les diverses préoccupations se dispersaient et s’accumulaient dans mon esprit m’ont fait me sentir « vivante ». Le stress ne faisait qu’accroitre mes envies de productions et lorsque je ne faisais rien, j’étais inquiète. Et cette inquiétude, ce besoin irrépressible d’avoir envie d’avancer m’était nécessaire. On aurait presque dit une drogue : une nouvelle forme de dépendance. Alors que je suis en vacances depuis moins de deux semaines, je ne cesse de trouver quelque chose à faire au lieu de me réjouir de cette sensation de vertige, d’ivresse de liberté offerte par ces mois de vacances. Je m’occupe par divers broutilles, mes journées se résumant souvent à discuter en ligne avec du monde virtuel, à bouquiner, à commencer mais à ne rien achever étant beaucoup trop impatiente de commencer quelque chose d’autre.


Même lorsque j’écris je n’arrive pas à m’en tenir au sujet que je m’étais fixée à la base. (Peut être aussi par amour de la digression). Oui parce qu’on n’écrit pas sans raisons. On écrit parce qu’on a des choses à dire, qu’on doit expier, qu’on doit se libérer et par la quête des mots : comprendre. Alors j’avais commencé à parler de ces traits. De ces rayures qui zèbrent le blanc de mes pages créant des formes et retraçant des souvenirs et autres. Ces formes qui s’emprisonnent dans des « bases » qui se touchent, se heurtent, se frôlent parfois. Il me semble qu’ils ne sont là que pour combler le vide et le silence ou bien même l’ennuie. Il ne démontre peut être rien d’autre que d’un besoin instinctif de faire quelque chose. Marcher, errer, manger, dormir, …, faire des traits. Faire pour faire, faire pour plaire.

 

Même si ma depuis ma désastreuse deuxième année où ces formes, ces traits (mes hourloupes) que je prenais pour du simple graphisme (ce qui parait évident) a eu la fâcheuse tendance à ne me causer que du souci.
En art, on recherche la « satisfaction » (personnelle ou non) ou la polémique sans forcément avec la volonté de plaire ou dans ce but, justement. Mais dans une école, même une école d’art, c’est un peu différent… Quand nos travaux se trouvent être l’objet d’une polémique, que les avis diffèrent ou que le personnel enseignant n’apprécient pas (pour être honnête je devrais dire : n’aiment pas), ce n’est plus de l’art, ce n’est plus rien. Ils ont réussi à me dire que ce n’était qu’un passe temps, un loisir, que ce n’était rien de plus que du foot. Or, il me semble que ce foot fait partie intégrante de ma vie, puisqu’il ne me quitte pas, qu’il revient obstinément, lorsque j’ai une feuille et un crayon au bout des doigts. Je ne peux donc pas me résoudre à le laisser de côté : il revient et m’obsède.

Publicité
Publicité
Commentaires
" Voir est une arme de pouvoir "
Publicité
" Voir est une arme de pouvoir "
  • Le véritable point de départ de ma recherche a été un workshop photographie en compagnie de Philippe Gaubert, qui nous avait demandé de nous questionner sur la notion de cloture. Etant libre d'interprétation, je me suis interroger sur les synonymes de ce m
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Derniers commentaires
Publicité